Le héros de cette saga, Paul Atreides (Timothee Chalamet), dont le père a été assassiné, a trouvé refuge dans le clan des rebelles, les Fremen. Au sein de cette tribu, il noue une histoire d’amour avec Chani (Zendaya) et s’affirme de plus en plus comme un leader charismatique, seul capable de renverser le pouvoir tyrannique de l’empereur Shaddam IV (Christopher Walken) et de ses alliés, le redoutable peuple Harkonnen…
L’éternel combat entre le Bien et le Mal, la résistance des opprimés contre la dictature, un héros tiraillé entre l’amour et le devoir, des rivalités dignes d’une tragédie grecque, sans oublier un message écologique sur l’épuisement des ressources naturelles… Les fans de Frank Herbert savent qu’il y a tout ça dans sa fresque de science-fiction (première parution en 1965), et qu’elle a été pillée allègrement par George Lucas pour bâtir "Star Wars".
Si le premier volet de "Dune" de Villeneuve regorgeait de qualités visuelles impressionnantes, la mise en place des enjeux et de l’univers de la saga était assez lente, générant parfois l’ennui. Mais à présent que son jeu d’échecs est bien installé, le cinéaste québécois peut s’en donner à cœur joie et multiplier les scènes de bravoure… Autant l’avouer tout de go : ce "Dune 2" ringardise illico toutes les suites de "La guerre des étoiles", qui apparaissent comme des produits sans âme, réalisés par des employés de la franchise Disney et prétextes à vendre du merchandising. Alors qu’ici, on est clairement face à une œuvre : Villeneuve est autant habité par "Dune" que Peter Jackson l’était par "Le Seigneur des Anneaux". Et surtout, c’est un véritable esthète, capable de mettre en scène des séquences somptueuses et envoûtantes, où les effets spéciaux numériques se marient harmonieusement avec un tournage en décors naturels.
Loin d’être écrasé par les contraintes d’une superproduction d’un grand studio, Denis Villeneuve parvient à imposer sa vision, aidé par un casting très riche (outre les acteurs précités, on peut mentionner les excellents Stellan Skarsgard, Javier Bardem, Josh Brolin, Charlotte Rampling, Florence Pugh… Et j’en oublie). Sans conteste, on est face à un film qui fera date dans le cinéma de SF.(H. DAYEZ)