Une métaphore édifiante d’une Europe inlassablement en reconstruction.

Bâtir, détruire, détruire, bâtir… Tel le mythe de Sisyphe, Maison Mère de Phia Ménard (le premier volet des Contes Immoraux) déploie sur scène une performance à haute densité physique autour d’un édifice en carton, démesuré et fragile.

Le point de départ de sa création est un voyage à Athènes. Phia Ménard s’estime complètement chez
elle, bien qu’il s’agisse d’une ville étrangère dans un pays dont elle ne parle pas la langue. Elle se sent plutôt comme une passagère, une migrante confortable de la classe moyenne. Ce privilège contraste fortement avec la misère que doivent endurer les réfugiés et autres populations dépossédées en Grèce, surtout depuis les mesures d’austérité draconiennes.

Dans Maison Mère, l’auteure et interprète dépeint une version science-fictionnelle de la déesse Athéna. Elle construit sur scène, seule, un Parthénon avec de gigantesques morceaux de carton.Tout semble parfait jusqu’à l’apparition de ce nuage qui semble s’épaissir et s’assombrir au-dessus de la scène… Un spectacle saisissant.