One Song. Une chanson. La même répétée du

début à la fin, encore et encore,

jusqu’à l’épuisement.

C’est que chez Miet Warlop, artiste flamande

passée des arts plastiques à la scène,

les musiciens sont aussi de sacrés sportifs.

Chacun de leurs instruments, pour être joué,

exige des efforts physiques.

Le violon se pratique en équilibre sur une poutre

de gymnastique, la contrebasse requiert

une contraction des abdominaux, le clavier est

perché tout en haut d’un espalier, les éléments

de la batterie sont éparpillés à gauche à droite

et le micro du chanteur se trouve au bout

d’un tapis roulant.

Malgré toutes ces embuches, sous les vivats

d’un petit groupe de supporters, les commentaires

d’une…commentatrice et les acclamations d’un

pom-pom boy,  ces athlètes jusqu’au-boutistes

vont assumer ce concert-performance hors du

commun, métaphore d’une société qui nous en

demande toujours plus et du temps qui s’écoule

inexorablement. Ils évoluent sur le fil fragile

séparant le chaos qui menace de plus en plus

au fur et à mesure que la fatigue se fait sentir

et le rythme inflexible du métronome,

comme un phare dans la tempête.

Avec ce quatrième épisode de l’Histoire(s)

du théâtre initiée par Milo Rau,

Miet Warlop a mis le Festival d’Avignon

à terre. Une consécration.

 Une coprésentation PBA / Charleroi danse

dans le cadre du Focus flamand.